La banque et la finance, des terres inconnues pour les Français

L’Institut pour l’éducation financière et l’Autorité des marchés financiers (AMF) a commandé au Crédoc une enquête auprès des Français pour s’informer de leur culture financière. D’après les résultats publiés début novembre, les connaissances des Français sont très approximatives sur les notions élémentaires de la finance, bien qu’ils sachent gérer leur budget.

L’enquête a reposé sur un questionnaire d’une trentaine de questions passé par téléphone en juin dernier. Six grands thèmes courants de la culture financière étaient abordés, faisant le tour des connaissances en matière de budget personnel, de services bancaires, de placements financiers et de gestion du patrimoine. Ont ainsi été évaluées les compétences financières propres, la maîtrise du vocabulaire et des notions clés de finances, la connaissance des placements, de l’épargne et des risques ainsi que la sollicitation de conseillers et spécialistes de la sphère bancaire.

De solides réflexes pour son budget personnel

L’enquête du Crédoc a permis de révéler que les Français suivent de près leurs finances personnelles. Trois personnes interrogées sur quatre savent lire leur relevé bancaire, consultent régulièrement leurs comptes et connaissent exactement l’état de leurs budgets. La moitié des sondés déclarent connaître l’état de leurs finances à cent euros près. Une réponse qui dépend au final du niveau de vie, du niveau d’études et de l’âge.

En matière d’épargne, les Français connaissent au moins les deux grandes formes de placement et ont bien acquis que les livrets d’épargne sont des placements sûrs, tandis que les actions sont des produits à risque. Mais pour gérer leurs économies et prendre les bonnes décisions, près de sept Français sur dix préfèrent recourir aux conseils de leur établissement financier.

De lourdes lacunes en finance

Lorsqu’il faut définir et donner la finalité des produits financiers, les Français abandonnés à eux-mêmes se montrent nettement plus amusants. Moins de la moitié des personnes interrogées a été capable de donner la bonne définition d’une obligation, des fonds commun de placement ou même, des dividendes.

L’enquête du Crédoc a poussé le vice jusqu’à tester les aptitudes au calcul des sondés. Une petite « colle » consistait à demander ce que produisaient 100 euros placés à 2 % par an au bout d’une année : seulement 50% on pu répondre que cela aboutissait à un capital de 102 €. Autre résultat inquiétant, seulement 11 % savent que si la valeur d’un patrimoine a progressé de 200 %, cela signifie que le pécule est multiplié par trois.

A leur décharge, les Français demandent à se former. Huit personnes sur dix déclarent souhaiter un enseignement initial des finances dès la scolarité. Ils se disent également favorables à une formation dans le milieu professionnel. Cette demande reflète peut-être le besoin de mieux comprendre les enjeux économiques et financiers des événements qui se déroulent sous leurs yeux.

A leur décharge également, et ce que ne dit pas l’étude, c’est que les Français sont peu nombreux à disposer d’une épargne susceptible d’être placée, que lorsque c’est le cas, l’épargnant est happé par d’autres préoccupations tandis que les banquiers sont précisément là pour se charger de la gestion à sa place, et qu’enfin, les Français ont plus l’habitude de manier les 200% de remboursement de mutuelle (qui ne signifient pas 3 fois le tarif de la Sécurité Sociale) que les 200% d’intérêts. Mais on peut compter sur eux pour intégrer rapidement de telles perspectives de rémunération (annuelle).