Mauvaise communication des banques sur les frais des placements financiers

Mercredi 4 avril 2012, l’Autorité des Marchés Financiers (AMF) a rendu public les résultats de son enquête, menée dans le cadre de la création de  son observatoire de l’épargne. Cette étude soulève la défaillance des banques quand il s’agit d’informer leurs clients sur les frais bancaires relatifs aux placements financiers.

Les banques se dérobent au lieu d’informer leurs clients

Tout récemment créé, l’Observatoire de l’épargne a reçu pour tâche de rassembler des informations précises sur les besoins des épargnants, leur situation bancaire, les sommes collectées par l’épargne, et les méthodes commerciales des services et des produits financiers. Ainsi,  l’observatoire a enquêté sur les frais des placements financiers.

Pour cela, des enquêteurs mystères ont apprécié le comportement des banques. Or, c’est dans une proportion de 4 sur 10 que les personnes anonymes ont pu obtenir les informations souhaitées sur les frais bancaires. Toutefois, l’information fournie n’était complète que dans 1 cas sur 10.

Cette lacune est d’autant plus grave lorsque les frais bancaires réduisent le rendement des placements, et qu’elle intervient dans un contexte économique où les performances boursières sont déjà plus maigres. Selon l’institution, les Français, mal informés et déçus, délaisseront de plus en plus les actifs boursiers.
Néanmoins, d’après l’INSEE, l’épargne des Français n’a jamais été aussi dynamique depuis les années 80. Elle constituait 17,3% du revenu disponible au 2ème trimestre 2011 et 16,8% au dernier trimestre.

Les mettre en concurrence

Après avoir levé l’obscurantisme bancaire, les épargnants sont vivement incités à faire jouer la concurrence. En effet, s’adresser simultanément à plusieurs banques permet de découvrir des offres plus avantageuses.
Ainsi, l’enquête de l’Observatoire de l’épargne révèle que le coût d’un ordre d’achat est 40% moins cher s’il est réalisé sur internet plutôt que par appel téléphonique, et encore deux fois moins cher chez un courtier en ligne plutôt que dans une agence bancaire.

Attention, même sur Internet les écarts de prix sont souvent très importants. Par exemple, il faut distinguer les sites internet des agences de réseau et ceux des courtiers en ligne. Ces derniers peuvent pratiquer en moyenne 0,28% de frais pour un ordre de 5 000 euros contre 0,5% de frais sur le site d’une banque traditionnelle.

D’autres part,  les banques 100% en ligne peuvent exonérer les clients des frais de garde et d’opération sur titre, ce qui n’est pas possible avec une banque traditionnelle.

Pourtant les épargnants Français disposent des meilleurs prix

En revanche, les frais relatifs à l’épargne française restent très compétitifs par rapport à ceux pratiqués sur les bourses étrangères. Ainsi, pour un ordre de 5 000 euros réalisé à la bourse de New-York, ces frais sont en moyenne de 1,1% au guichet d’une banque traditionnelle et de 0,43% chez un courtier en ligne. C’est deux fois plus cher qu’en France.
Aussi, si les banques françaises n’informent pas suffisamment sur les frais bancaires, les épargnants peuvent toujours consulter la lettre mensuelle de l’Observatoire publiée par l’AMF. Celle-ci fournit des informations chiffrées sur les réseaux bancaires.