Après avoir défrayé la chronique au début de l’année 2008, l’affaire Kerviel semble aujourd’hui, à l’occasion du procès en appel de son principal protagoniste, connaître un nouveau tournant, ce dernier ayant, en effet, décidé d’apporter ses propres explications à la survenue de la situation qui a entraîné, pour la Société Générale, une perte de 4,9 milliards d’euros, mettant en évidence un certain nombre de dysfonctionnements.
Un contrôle trop léger des traders
Permettant de revenir sur les agissements de Jérôme Kerviel, la procédure engagée, à son encontre, a d’ores et déjà permis de mettre en évidence, sur la période 2005-2006, un certain nombre d’entorses au code de bonne conduite édictée par l’établissement, l’année 2007 s’avérant être, pour sa part, particulièrement importante. La Présidente de la Cour d’Appel a ainsi décidé d’étudier les agissements du trader de manière plus détaillée, consacrant une part des débats à l’étude de chaque mois, mettant alors en évidence une certaine légèreté de la part des organes de contrôle de l’établissement bancaire, qui ont ainsi donné la possibilité, au salarié, de cacher ses positions risquées.
Des investissements dangereux avec la complicité de la direction ?
Intervenant dans un contexte économique relativement difficile pour la Société Générale, confrontée à la crise des subprimes, les investissements réalisés par Jérôme Kerviel auraient ainsi été validés, selon le trader lui-même, par sa hiérarchie, de manière implicite, celle-ci entendant, de cette façon, selon lui, masquer les pertes à venir avec la découverte des agissements de son salarié, ce dernier se décrivant lui-même comme « un hamster dans une roue », entraînant une certaine ironie de la part des avocats de la Société Générale, qui n’ont pas hésité à qualifier les déclarations de l’ancien salarié de véritable « feuilleton policier ».